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Accueil des sans-abri ?

Chères Forgeoises, chers Forgeois,

Le rôle d’élus dans la minorité n’est pas simple car les sujets à traiter sont nombreux et le temps quant à lui n’est malheureusement pas extensible surtout que nous avons tous les trois une activité professionnelle.

Ceci étant, un fait nouveau vient s’ajouter à ceux qui se sont accumulés depuis plusieurs mois, ce qui nous a décidé de nous organiser afin de reprendre notre communication sur notre site.

En effet, Madame la Maire n’a pas n’a pas voulu publier sur le site de la mairie notre communication au sujet de l’accueil des personnes sans-abri avec la publication de la majorité concernant l’entrevue qu’elle a eu avec le sous-Préfet.

Voici la communication que nous souhaitions faire :

Nous venons d’être informés par Madame la Maire le 17 octobre de la volonté du Sous-Préfet d’héberger des sans-abri au centre d’accueil dans le cadre du plan grand froid. Nous pensons que l’accueil de nos concitoyens sans abri pour une durée de 3 mois serait non seulement une action humanitaire mais aussi une action commune Forgeoise dont nous serions très fiers avec les nombreux Forgeois qui nous ont exprimé leur solidarité vis à vis des personnes fragiles ces derniers mois.

Bien sur, cet accueil ne doit pas remettre en question le projet en cours de reconversion du centre d’accueil, acté par le conseil participatif. Il faut impérativement que le dossier avance comme prévu. N’ayant pas assez d’informations au moment de la publication de cet article, nous ne souhaitons pas nous positionner avant d’obtenir la certitude que les démarches planifiées pour le projet ainsi que celles à venir pourront se poursuivre durant la période de l’hébergement et n’en seront en rien retardées.

Pour que tout soit transparent, voici comment nous avons été informés.

Madame la Maire a demandé en urgence un rendez-vous à la minorité le 17 octobre. Seule Nadine Paulin a pu s’y rendre en fin de journée pour apprendre le contenu de la communication du sous-préfet. Madame la Maire demandait une position de la minorité, ce qui n’a pas pu se faire car comme vous le comprendrez, nous devions échanger tous les trois, M. Carlotti, N. Noirot et moi-même N. Paulin, ce que nous n’avons pu faire que dans la soirée.

Après discussion nous avons défini tous les trois une position commune qui s’est trouvée différente de celle de la majorité. Nadine Paulin a téléphoné dans la foulée à Madame la Maire pour lui faire part de la décision de la minorité et demander de pouvoir ajouter notre communication à la leur. Madame la Maire n’a pas répondu à cette demande et a demandé à réfléchir. Nous lui avons dit que c’était elle qui était pressée de communiquer, que cela pouvait attendre le lendemain, et que de notre coté nous préparions le texte. Il a été convenu que Madame la Maire contacte Nadine Paulin pour faire part de sa décision d’insérer ou non notre communication avec celle de la majorité. Sauf que nous n’avons jamais reçu de mail, sms ou coup de téléphone mais que nous nous sommes aperçu qu’elle avait fait mettre sur le site de la mairie leur communiqué.

Bien sûr, vous pouvez imaginer notre colère que nous avons exprimée par mail le soir du 18 octobre à tous les membres du conseil municipal. Voici ci-dessous notre mail.

Bonjour à tous,

Coup de gueule !

Marie, qui nous a demandé un rendez vous en urgence hier et auquel Christian et Nathalie ne pouvaient pas se rendre, m’apprend qu’elle a eu rendez-vous avec le Sous-Préfet qui lui annonce une possibilité d’avoir besoin du centre pour héberger des « sans abri ». Elle n’a pas pu me répondre quant au nombre et à l’encadrement. Elle m’a dit qu’elle s’était opposé de suite par rapport à la remise en cause de la parole de l’état, au-delà des questions de solidarité. Elle m’a demandé aussi, en me présentant le texte que la majorité a entériné à l’unanimité, comment nous nous positionnions. Ce à quoi j’ai répondu que je devais voir mes collègues mais j’ai dit qu’il était regrettable de ne pas faire de la solidarité pour nos concitoyens une priorité.

Après avoir vu mes collègues, j’ai rappelé Marie pour lui expliquer que nous n’avions pas tous les éléments pour nous positionner car des questions subsistaient et que nous ne pouvions pas nous joindre à la proposition de votre texte. J’ai donc demandé de pouvoir donner l’explication sur notre interrogation. Ce à quoi elle a répondu qu’elle ne savait pas quoi me répondre. Je lui ai proposé de m’appeler le lendemain pour lui laisser le temps de réfléchir, ce qu’elle a accepté.

Je me suis aperçu à 13h20 que votre texte était sur le site de la mairie sans avoir un appel ou un sms de Marie pour au moins me prévenir par correction. Quelle attitude insupportable !

Le constat de votre courrier, c’est que vous avez trouvé un point d’accord qui vous convient à tous. En effet, vous vous retranchez derrière la parole non respectée de l’État, les uns parce qu’ils ont peur de dire qu’ils ne veulent pas de sans-abri et les autres parce qu’ils n’osent pas dire qu’ils souhaiteraient répondre à cet appel humanitaire (quelqu’un se sent-il mal à l’aise?). Mais assumez vos idéaux quels qu’ils soient, c’est comme ça que l’on avance ensemble. De plus, vous vous positionnez sans vous poser plus de question, sauf si vous avez eu plus d’information que nous. Mais pourquoi certains ont-ils invoqué au moment des migrants qu’il fallait d’abord aider nos citoyens pauvres ? Où sont-ils ? Pourquoi distribuer des vêtements si on ne veut pas leur donner un toit ? Pourquoi faire une fête solidaire à Noël ? Combien d’entre vous on fredonné la chanson de l’Auvergnat ?

Par ailleurs, Marie n’a même pas cherché à savoir ce que le Sous-Préfet prévoyait de faire. Au cas où se dernier déciderait de réquisitionner le centre d’accueil comme il en a le droit, nous n’aurions aucune idée de ce qui arrivera, et nous serions incapables de donner la moindre information aux habitants de Forges.

Autre chose très désagréable dont j’ai fait part à Marie hier soir, c’est que la majorité s’est réuni sans nous inviter. Elle m’a répondu que vous en aviez parlé mais que vous aviez préféré discuter entre vous. Je lui ai fait remarquer que lors de l’accueil des migrants, nous avions collaboré sans esprit partisan. Nous nous sommes très impliqués et n’avons pas eu peur de nous positionner et d’argumenter. Au final, nous ne sommes informés qu’au dernier moment, la veille de la publication de votre texte. Assumez votre démarche et rajoutez une dernière ligne à votre chronologie : « 17 octobre – première information aux élus de la minorité » que tout le monde voit votre conception du dialogue démocratique. Vous prenez quand ça vous arrange et vous jetez quand ça vous dérange.

Enfin, et c’est aussi très grave sur le fond, vous intitulez votre texte « La municipalité s’oppose à la réouverture du centre d’accueil ». Or, pour que vous vous réclamiez de la « municipalité », il aurait fallu que votre texte soit adopté en conseil municipal. Mais il aurait alors fallu en débattre avec nous, ce que vous n’avez pas voulu faire. Ce texte n’est pas la position de la « municipalité », mais seulement celle de certains élus, qui piétinent la démocratie en s’arrogeant le droit de parler au nom de la « municipalité » et en refusant que ceux qui ne sont pas d’accord puissent exprimer leur opinion de la même façon. Triste conception de la démocratie et du pluralisme.

Bien à vous,

Nadine, Nathalie, Christian

Atteinte à la démocratie !

Madame la Maire avec l’aval des conseillers de la majorité a décidé de modifier les comptes rendus des conseils municipaux (accessibles sur le site de la mairie) sur lesquels dorénavant les noms des intervenants ne sont plus mentionnés. Il ne sera noté que les questions et les réponses. Il ne sera mentionné de manière nominative que les explications de vote des conseillers qui le demanderont.

Nous nous sommes bien sûr élevés contre cette décision non démocratique en dénonçant une manipulation avant les élections municipales de manière à ce que les Forgeois ne sachent pas qui intervient et prend position lors des échanges. Nous ne croyons pas du tout l’argument de Madame la Maire qui a donné comme explication que mentionner les noms demandait du temps et donc compliquait et retardait la rédaction des comptes rendus. Elle a ajouté que c’était aussi compliqué lorsqu’il y avait des désaccords concernant la retranscription des interventions.
Nous avons posé la question aux conseillers municipaux si cette décision les dérangeait.
Une conseillère a répondu que les Forgeois ne s’intéressaient qu’aux questions -réponses.

Ce à quoi, nous avons rétorqué que les Forgeois étaient sûrement intéressés de connaître les interlocuteurs afin de comprendre ce que dit la majorité qui est aux affaires et que dit la minorité qui n’y est pas. De plus, cela permet aux Forgeois de se faire une idée pour leur futur choix concernant l’avenir de la commune. Aucun autre conseiller municipal ne s’est exprimé.